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LE MASQUE DE SIYANA

 

Avant tout ce film est une aventure. Et aussi un challenge puisqu'il a été conçu avec... zéro euros.

Alors bien sûr il y a eu de la débrouille de la bonne volonté, un engouement aussi pour certains autour de ce projet mais on me parle de performance.

L'histoire de cette aventure débute avec la réalisation d'un court métrage appelé "Siyana".  Mon ami Arnaud de Buchy qui est compositeur et qui a l'époque me faisait intervenir comme consultant réalisateur entre autres au Cifap, m'avait demandé de tourner un film court. J'avais inventé le personnage de Jean Marjaque, et comme nous n'avions là encore ni budget ni comédiens, je decidais de l'interpreter. Après tout c'etait l'occasion, cela faisait longtemps qu'on me disait de faire l'acteur, et je freinais un peu pour plusieurs raisons. Mais là, d'une certaine façon je n'avais pas le choix.Cet aventurier avec des états d'âmes m'inspirait!  J'avais aussi décidé d'inclure en flashback des extraits de mes documentaires, ce qui rendait encore plus fort le personnage et son identification. Pour me donner la replique, j'ai pensé à Caroline Borderieux  une amie  dont j'avais repéré les qualités. Ce court métrage a plu. Et beaucoup voulaient voir la suite. Alors j'ai écrit un deuxième court, cette fois avec d'autres personnages dont  Jean Louis Very venu jouer les méchants.  J'ai ecrit la suite encore, Lucile Van Vlamertynghe nous a rejoint pour jouer Karen, nous avons tourné en Bretagne et je me suis dit qu'il fallait aller au bout de cette aventure. Encouragé aussi par les acteurs qui trouvaient le concept séduisant! J'ai donc réécrit un scénario  en tenant compte de ce qui avait déjà été fait. Exercice perilleux et pas évident vu que j'avais écrit les trois premiers volets sans penser qu'ils evolueraient. Une fois l'idée de faire un long métrage ancrée, de nouvelles difficultés sont naturellement arrivées. Le fait de ne pas avoir d'argent  est une chose compliquée pour tourner un film, il ne s'agit pas seulement de moyens techniques,  vous n'avez pas réellement une production pour vous soutenir, gérer l'emploi du temps des acteurs ou collègues qui viennent participer à cette aventure. Quand les gens sont rémunérés ils sont obligés d'être présents à tel ou tel jour, quand on est dans un cas de figure comme celui ci, on essaye d'etre arrangeant et chacun a des activités plus importantes qui prennent le pas sur une journée de tournage. Aussi les personnes ne sont pas toujours libres la fois ou les autres partenaires le sont. Encore  faut il reunir le même jour, le décor, les comédiens, les amis techniciens et aussi le matériel qui n'est pas toujours à disposition. Il ya aussi le facteur humain à gérer. Pas le plus facile parceque parfois vous avez besoin d'être un peu autoritaire pour que celà avance, il faut reconnaître que les personnes qui participent le font gratuitement pour des raisons évidentes ou pas, par amitié ou sympathie le plus souvent, ou pour acquerir de l'expérience ! Alors ils ne sont pas là non plus pour marcher au pas !  Quand vous faites comme moi l'acteur en même temps que réalisateur, producteur, technicien et... stagiaire, vous pouvez plusieurs fois friser l'ulcère ... ! surtout que le manque de moyens a fait qu'il fallait parfois attendre deux ou trois mois parfois plus, entre deux séquences...C'est le plus dur, la rupture de rythme. Du coup  l'experience a duré plus de 3 ans et demie. Je n'avais même pas un assistant ! Seul mon ami Arnaud de Buchy m'aidait techniquement mais son emploi du temps était vraiment surchargé ! Je peux vous le dire j'ai failli abandonner plusieurs fois...mais je trouvais  tellement idiot d'être allé jusque là  et de laisser tomber que je retrouvais de l'energie pour motiver et rassembler les troupes éparpillées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons donc tourné dans un esprit nouvelle vague notamment certains extérieurs. Le noir et blanc auquel je tenais a facilité ce rapprochement esthétique. Cinéphile,  j'ai aussi une passion pour le film noir, c'était l'occasion de faire quelques clins d'oeil ! et d'être sur le fil de la parodie.

Le travail de post production était colossal, J'avais d'abord monté une version de 3 heures. Il me fallut réduire evidemment d'au moins une heure Commence le cruel dilemme, l'horrible choix qu'un réalisateur sentimental doit faire. Couper des scènes avec des amis, des gens qui sont venus avec plaisir sur ce tournage en esperant y figurer. CHLAC ! CHLAC ! après il faut leur annoncer qu'ils ne sont pas dans le film...certains font semblant de s'en moquer, d'autres sont étonnés ou d'autres encore doivent penser que je suis un salaud ! Non croyez moi ce choix là est  le plus dur. Le montage images enfin fini il fallu refaire la plupart du son. Avec Arnaud à la commande. Car la aussi le manque de moyens fait que vous devez compenser ce qui a été mal fait. Nous avons donc repostsynchronisé une bonne partie des scènes. Merci encore à l'équipe de l'infa. Puis la musique à laquelle j'étais très attaché, l'ambiance jazz notamment !  Arnaud de Buchy comme d'habitude a excellé ..

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Et puis un jour ....nous avons mis le générique de fin. Et là si c'est un soulagement ...les doutes sont loin d'être effacés. Après l'avoir fait visionner à quelques personnes, rassuré, j'ai pensé que le meilleur test serait le public de salle, celui qui est étranger à l'affaire. C'est à Plouha d'où je suis natif que nous avons organisé avec l'association Emgav ( qui est une sorte de ciné club dirigé par Jean Paul Blanchard) et la Mairie une projection à L'Hermine, salle où je n'avais que de bons souvenirs. Très anxieux, et sans personne de mon équipe de base...J'étais prêt à tout remettre en question. En effet diffuser pour la première fois en salle un film en noir et blanc de deux heures dans lequel en plus, vous jouez le premier rôle...en sachant aussi que le film posséde un ton particulier, vous vous dites que vous allez vous faire mettre à mal ! Ca sentait le bouillon ! Je me sentais très seul! D'autant plus que la plupart des amis qui pourraient vous soutenir avaient ce soir là beaucoup d'autres choses à faire. Près de deux cent personnes étaient dans la salle tout de même.

 

Ce fut, je peux le dire je crois, un succès. Certains très enthousiastes  et le pot qui suivit fut très animé ! Ce qui m'a touché, ce sont dans les semaines qui suivirent des personnes que je ne connaissais pas qui me disaient tout le bien qu'ils pensaient de ce film. Je vous assure que ca fait plaisir après près de 4 ans.

Alors voilà j'en suis là,  il me faut maintenant trouver la solution, le partenaire pour que ce film puisse être vu par le plus grand nombre. Une chose est sûre je suis fier d'être arrivé à le finir, ce film existe c'est l'essentiel et je remercie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à sa fabrication et en Bretagne un merci particulier à Yvon le Gars et sa femme Daniele pour le "coup de mains et l'apport matériel ! J'espère vraiment que ce film aura une vie même si ca ne se fait pas tout de suite, il y a une intemporalité dans ce long métrage. Pour tous ceux qui ont participé, ce film sera aussi un document rare, pour certains une tranche d'amitié immortalisée.

Ce fut une vraie aventure, une aventure de Jean Marjaque.

LE MASQUE DE SIYANA

une aventure de Jean Marjaque

 

Long métrage fiction

123 mn en noir et blanc


 

 

Article Le Télégramme

A noter, ce film qui est contre tous les interdits etait interdit pour l'occasion aux moins de 16 ans...quel paradoxe ! mais je dois dire que ca m'a amusé

BANDE ANNONCE

Le teaser du film se trouve dans

               MOTION REEL

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